L’économie de la vie

Cette semaine, la presse donne la parole aux chefs les plus médiatiques pour expliquer la situation de la crise économique de la restauration, titre racoleur, excès de statistiques où nous connaissons rarement les sources, plus les titres sont gros, plus cela doit nous faire peur.

Alors qu’en coulisse, le gouvernement consulte et agit, les syndicats travaillent et les mouvements de qualité comme restoensemble fédèrent avec agilité :  ils sont eux, tous audibles grâce à un discours et des actions construites.

Donc, non, 40 % des restaurateurs ne vont pas fermer.

Je vous explique pourquoi.

La restauration : c’est le secteur dans lequel le gouvernement vient d’annoncer des annulations de charges alors que le reste de l’économie sera dans des reports, et croyez-moi, ce ne sera pas pareil pour les autres. Nous ne pouvons ici que saluer les syndicats et les mouvements qui œuvrent avec efficacité et défendent les intérêts d’une profession. Et compte tenu de l’efficacité des autres actions contre les assureurs, au pied du mur, ils cèderont. Certes, les négociations avec les banques ne sont pas faciles, mais Bpifrance est une piste que vous pouvez encore exploiter.

La restauration : en ayant son personnel à 100 % en activité partielle les dirigeants de la restauration ne sont pas confrontés chaque jour à des problématiques de management, disponibilité des personnels, logistique, approvisionnement, qui sont venues s’ajouter à une économie qui était déjà fragile, en réalité, nous ne mesurons pas l’épuisement des autres secteurs. Les dirigeants et les collaborateurs de la restauration, dès qu’elle pourra reprendre, seront plus en forme, boostés par la réouverture, et ayant eu de nombreux collaborateurs au téléphone cette semaine, je n’ai jamais senti autant de niaque. Votre équipage sera à vos côtés.

 

La restauration : c’est le secteur qui va rendre ses lieux des plus rassurants pour le consommateur, car les certifications de normes d’hygiène, de protection de son personnel vont être rédigées, enseignées et une large promotion en sera assurée. Il suffit même de regarder l’engouement déjà présent des consommateurs qui pré-réservent sur les plateformes comme aidonsnosrestaurants.com : vous êtes soutenus par le plus grand nombre, les Français seront présents pour votre reprise.

 

La restauration : c’est le secteur qui va avoir le plus d’effets rebond en réouverture car les Français vont vouloir regoutter à la vie et consommeront, je diffuse des études concrètes de consommateurs habitués à vos maisons pour expliquer cela. En revanche, il va se poser le problème de la clientèle étrangère absente et le marché des groupes et séminaires ou la reprise sera longue.

 

La restauration : c’est le secteur que je trouve le plus inspirant car avec audace, dans un format médecine de guerre, il crée des plats à emporter, des plateaux repas, trouve des solutions qui en plus s’inscrivent dans le durable. Aux autres qui pensent que l’on va leur supprimer les aides parce qu’une entreprise se défonce pour faire 5000 ou 10 000 par mois de CA, ils se trompent, car vos collègues qui occupent en ce moment le marché, vont rendre pérenne leur nouvelle activité et ont déjà renoué un dialogue avec leur client.

 

La restauration va enfin se poser les bonnes questions sur l’économie de la vie : manger équilibré, mettre en avant des producteurs de proximité, revenir à une cuisine de saison, s’engager demain même à vendre des paniers gourmands avec des cahiers de recette en plus de plats cuisinés pour construire des cercles vertueux. A chaque fois que j’entends un Médecin, il met en évidence que le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants à la mortalité du covid-19 et nous n’aurons pas pour demain de vaccin. Alors, vous professionnel : vous avez une responsabilité d’enseigner le mieux manger. Vous serez un des acteurs essentiels « le jour d’après ».

Alors cette semaine, passez à autre chose que « on va tous mourir dans nos entreprises », ce n’est pas là que l’on meure en ce moment.

Agissez, innovez, regroupez-vous par région car les enjeux seront locaux et pas nationaux, créez des nouvelles filières d’approvisionnement, contactez la grande distribution pour leur proposer de signer leur carte des points de vente qu’ils ont en libre-service, appelez vos vignerons pour leur dire que vous voulez les aider à vendre à vos propres clients leur nectar ou associez vos sommeliers à des cavistes.

L’enjeu ? vos entreprises pendant plusieurs mois risquent d’avoir des contraintes imposées de nombre de clients servis en même temps, le plus dur est devant nous, mais ceux qui agissent dès maintenant connaîtront des victoires.

Alors pensez ensemble, devenez des modèles de résilience et des puits d’innovation.

Mobilisez-vous autour d’un axe : être acteur de l’économie de demain : l’économie de la vie.

 

 

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