Quand l’émotionnel submerge le rationnel

Je pourrais vous dire qu’en 10 jours, le 7 janvier, nous avions identifié la séquence du génome qui est le départ de la création du vaccin, celui-ci est déjà en phase de prototype, il est attendu dans 6, 8 ou 10 mois et presque une centaine d’essai d’antiviraux sont en cours.

Je pourrais vous dire que la situation s’améliore en Chine et que nous savons détecter le virus sur les porteurs, que les enfants sont moins contaminés et qu’il y a 13 fois plus de guérissons que de décès.

Je pourrais vous dire que nous pouvons facilement le combattre en se lavant les mains ou en utilisant des gels hydroalcooliques, en moins de 1 minute, il disparait.

Nos sociétés n’ont jamais été aussi prêtes et organisées pour combattre une épidémie, et les précautions des états consistent juste à limiter les rassemblements pendant une courte période.

Mais je ne suis pas médecin, vous pourriez ne pas me croire, mais vous pourriez juste me reprocher d’aborder les lectures des données avec rationalité. Je suis même prêt à entendre que je serais sans émotion, même si je ressens une compassion pour les personnes étant décédées souvent à cause d’une autre maladie dont ils étaient déjà porteurs et tout s’est aggravé.

Notre émotionnel a lui la capacité de tuer l’économie et la santé de nos entreprises.

Des entreprises à l’arrêt, des alertes boursières, des annulations en pagailles, des quarantaines, des médias sous forme de breaking news toutes les minutes, des rayons vides : nous avons eu la capacité de transformer une épidémie ordinaire en un évènement planétaire extraordinaire.

L’épidémie de l’irrationalité est dévastatrice, le virus lui, tue peu.

Au départ, nous étions presque indifférents, car c’est loin la Chine, en 10 jours nous étions même impressionnés de voir un hôpital se construire, puis l’Italie a basculé et nous nous sommes inquiétés dès le premier foyer en France, nous avons paniqué alors que l’Etat a été remarquable dans sa communication car sans catastrophisme.

Notre véritable contagion est émotionnelle. Je comprends que l’incertitude et le confinement font peur à tous, car perdre des libertés est un sentiment angoissant.

Mais cette crise démontre aussi que nous savons nous adapter, nous organiser, et la mobilisation est mondiale.

Nous sommes face à un dysfonctionnement, pas une crise systémique, mais nos décisions individuelles nourries par l’irrationalité peuvent nous y conduire.

Je sais que de nombreux entrepreneurs et entrepreneuses vont se sentir isolés face à une évidence que sans client, sans commande, sans logistique, ils deviennent impuissants, le pire des sentiments pour une personne qui forge chaque jour son avenir.

Alors échangeons plus, profitons-en pour nous écouter et n’ayons pas peur de nous réunir, nous ne nous serrerons pas la main, nous aurons peut-être même des tables plus larges, mais je sais que par un simple regard, l’un vers l’autre, nous comprendrons que nous pouvons compter l’un sur l’autre.

 

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