Si vous postuliez aujourd’hui à votre poste, seriez-vous recruté ?

Si la réponse est non, c’est une bonne nouvelle, c’est-à-dire que vous et votre entreprise avez progressé, et que l’exigence s’accroit au sein de votre organisation au même rythme que le niveau de compétences. En revanche si la réponse est oui, cela implique que le niveau de compétences et d’exigences stagnent et vous y êtes pour quelque chose.

Dans mes activités de conseil, je suis souvent amené avec les dirigeants à penser leur modèle de demain et à réfléchir à la façon de développer les compétences des femmes et des hommes qui les entourent.

Des réunions où nous cherchons l’oxygène. Souvent, nous sommes face au principe de réalité des alpinistes ; plus nous augmentons le niveau de qualité dans l’entreprise, moins nous avons d’oxygène.

J’en suis arrivé à un constat, les dirigeants ne font pas la stratégie des entreprises, ceux qui la font effectivement exister ce sont les collaboratrices et collaborateurs par leurs actions et leurs décisions quotidiennes. Nous découvrons donc la stratégie après.

Mais pour déployer une stratégie, il faut recruter ou faire de l’évolution interne. C’est donc la pierre angulaire de la montée en gamme d’une entreprise. Les bons alpinistes vous expliqueront qu’il ne faut jamais viser le haut de la montage mais les différents refuges qui permettent de prendre le temps du travail déjà accompli, et de préparer la seconde étape pour qu’elle soit de nouveau un succès. C’est l’accumulation des succès qui apporte la victoire.

Nommer une personne à un poste pour faire progresser une entreprise est donc un sujet épineux que j’aborde dans nombreux établissements que je rencontre. Je me suis aperçu que les bons dirigeants recrutent les bons, alors que les moyens recrutent les mauvais, car en recrutant des médiocres, ils sécurisent leur pouvoir et leur position.

Mais nommer des incompétents permet aussi de garantir leur confiance, car il est conscient qu’il aura une dette envers vous, il sera ainsi toujours reconnaissant. Alors qu’un bon considérera que son succès n’est dû qu’à lui-même et donc il ne vous doit rien.

A ce sujet, Louis XIV a l’une des meilleurs citations : « Toutes les fois que je donne une place vacante, je fais cent mécontents et un ingrat»

Le principal n’est donc pas un choix entre le bon ou le mauvais, puisque la stratégie d’une entreprise est faite par l’implications des équipes, le véritable ennemi de l’entreprise est la stratégie confidentielle.

Elle n’est pas assez portée dans l’ensemble des établissements que je rencontre, mal expliquée, souvent confuse, dépourvue de sens, elle réduit les équipes à penser que tous les matins, ils portent des pierres, les responsables ou manager comprennent de temps en temps qu’en fait ils fabriquent une pyramide alors que le dirigeant, isolé, à la volonté dessiner un projet pour l’éternité.

J’en conclue que ce n’est pas souvent la faute des équipes ou des managers bons ou mauvais, mais que le dirigeant qui n’a pas encore pris le temps d’expliquer sa vision et déployer une stratégie sincère et accessible à ses équipes ou ses clients, n’arrive pas encore à emmener son entreprise où il le souhaite par manque de pédagogie, d’inspiration et de communication.

 

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