67, c’est le chiffre mise en avant sur de nombreux posts dans les réseaux sociaux d’établissements Relais & Châteaux pour souligner leur anniversaire 2021.
Les anniversaires cela vous remémore les souvenirs, il y a ¼ de siècle en 1996, nous avons eu la chance d’avoir la confiance de 3 premiers clients qui étaient tous membres de Relais & Châteaux, Michel Rostang, L’Auberge des Templiers et Le Château de la Chèvre d’or. Aujourd’hui, nous sommes au service de plus de 80 établissements membres de la chaîne de la route du Bonheur.
Des délicieuses journées, nous avons donc eu le plaisir d’en vivre, pour tout vous dire la première a été lors de la création de l’agence, car au départ quand nous avons expliqué que nous avions besoin de 50 000 frs (8 000 euros) pour créer une entreprise qui allait créer des sites internet à un banquier qui n’avait qu’un fax : c’était compliqué.
En racontant ma mésaventure à Monsieur Loiseau, il demanda à une réceptionniste de rédiger un courrier à l’entête de la Côte d’Or qui comportait le logo R&C. « Retourne voir ton banquier avec ce courrier ! » enveloppe cachetée, je n’avais pas ouvert. Le jour du rendez-vous, le banquier hochât silencieusement de la tête, et me dit qu’effectivement il pouvait peut-être réfléchir à un prêt personnel où j’apporterais ensuite les fonds à l’entreprise et que je serais donc caution de ce montant, la technique de montage m’importait peu, le résultat était là. La magie des signatures fonctionnait.
Ce sésame m’a donc permis de parcourir la France avec des hauts et des bas, au bout de 2 ou 3 ans, nous avons reçu un coup de fil du centre de formation de la chaine des Relais & Châteaux, du nom de F2H. Notre nom était remonté lors d’une réunion. « Nous cherchons une société capable d’installer un logiciel Dial-up qui sera le premier logiciel pour gérer les allotements en ligne des établissements, êtes-vous capables de le faire ? ».
A cette époque, nous travaillions la semaine à l’agence et le week-ends nous faisions des extras chez Jean Paul Jeunet pour remplir le frigo, alors nous n’avons pas trop hésité à répondre oui.. sans savoir où nous mettions les pieds.
Je crois que nous avons tout fait : tirer des câbles RJ45, changer des PC qui n’étaient pas compatibles, expliquer à des clients que oui le Telex n’était pas encore nécessaire à la réception, passer des nuits et des journées à installer un logiciel qui nous faisait planter tous les systèmes en place et ensuite nous avions à gérer la courbe du changement des équipes pour expliquer comment il fallait maintenant gérer les allotements. Nous passions de maison en maison, de famille en famille.
Au-delà des enseignes, nous rencontrions des femmes et des hommes extraordinaires : Monsieur Lalleman de l’Auberge de Noves, qui savait que j’arrivais toujours tard. « Robert vous a préparé en chambre une salade de Homard, nous n’avions plus de pâtes, j’espère que vous ne nous en voudrez pas ? » il était persuadé que les gars d’internet ne mangeaient que des pâtes… À l’hôtel du Centenaire, Monsieur Mazère et Monsieur Sholly dans le Sud-Ouest avaient un équipement bizarre une sorte de fax internet soit-disant révolutionnaire où en réalité, il avait payé en location un truc tout bridé où nous ne pouvions rien installer. Dans l’incapacité d’installer la solution, Monsieur Scholly m’expliqua que nous allions d’abord appeler Julien Courbet, « c’est un ami, il commence une émission sur les arnaques ! On va voir s’ils ne vont pas le changer mon appareil » Au final, il a investi dans de nouveaux PC.
Au Château de Mercues avec Monsieur Denegre, nous faisions les formations dans les chambres, la réception n’avait pas encore reçu le bon équipement. Au Château de Rochegude, Monsieur Chabert voulait toujours que j’arrive la veille, « Rémi, un cuisinier doit tout savoir de la truffe, si tu n’en manges pas assez, tu vas oublier ! » – nous passions des soirées magiques.
Guy Savoy rue Troyon me faisait venir mais il n’avait pas d’hôtel, « il faut toujours garder une longueur d’avance ! » – alors nous avions fait son premier site internet « avale une soupe après le rendez-vous et tu vas où après ? » « à L’Elysée, lui répondis-je du tac au tac », « Comment ? » « en métro.. », il repartit et 2 minutes après, il revint me voir et me dit : « tu ne vas pas aller à l’Elysée en métro, Serge (le voiturier) va t’emmener » C’était une sorte de voiture verte, un peu moche mais très confortable. Serge m’expliqua qu’il n’était jamais entré dans la cour de l’Elysée avec une voiture et que ce serait bien d’essayer. Banco ! je me glissai à l’arrière de la voiture pour faire plus protocole, à l’entrée, j’ai expliqué au Gendarme que j’avais rendez-vous avec Joël Normand… Le garde sourit … et nous n’avons jamais pu entrer avec la voiture.
Aux Hautes Roches, Didier Edon faisait l’un des plus beaux menus de Homard que j’ai pu manger, Monsieur Depee aux Bézards s’assurait que mon verre de vin était toujours à niveau. Parfois c’était aussi plus compliqué, à l’hôtel de Vigny et Balzac, en installant Dial up nous avions fait planter tout le système. Le directeur était un Corse qui devait avoir le gabarit de Teddy Riner, calme, il m’expliqua que demain matin quand il reviendrait à 7 h 30 que tout devait fonctionner. Nous avons passé la nuit à refaire tout le réseau informatique et à réinstaller tout le système. Le lendemain, il me demanda de payer la chambre qui était offerte et dans laquelle je n’avais pas eu l’occasion d’aller, on ne bronchait pas. Chez Pic, David avait installé les premiers I-mac de couleurs à la réception, il avait fallu trouver des trucs et astuces pour faire fonctionner un logiciel connecté sur un modem RTC pour mettre à jour des chambres disponibles dans le monde entier.
Des anecdotes, nous en avons des milliers car cette époque pionnière de la transformation digitale fut incroyable. Nous passions de famille en famille qui étaient unies autour des valeurs des 5 C. Nous étions comme ce cousin éloigné qui de maison en maison colportait les nouvelles des autres établissements avec bienveillance.
Je vous souhaite un bel anniversaire !
