Le pain de la veille ou encore le tout mou du jour mal cuit, le jus d’orange industriel, le café jus de chaussette, les œufs presque toujours mal cuits : Pourquoi en France le petit-déjeuner considéré dans d’autres pays comme le repas roi est souvent aussi mauvais ?
Lorsque j’étais à l’école hôtelière de Poligny, nous avions des cours avancés sur le déjeuner ou le dîner où le salé et le sucré étaient l’enseignement théorique et pratique. Nous n’avions qu’une obsession : que le service se passe bien. En 5 ans d’études, je n’ai jamais appris et réalisé un service de petit-déjeuner dans les règles de l’art. 20 ans plus tard, je me rends compte que ma vie de nomade en pâtit.
En ce moment, il souffle un vent nouveau par d’excellentes initiatives pour galvaniser le service des maîtres d’hôtel, n’y aurait-il pas une opportunité à saisir pour repenser entièrement l’offre de ce premier repas essentiel à l’équilibre d’une journée et s’accaparer aussi ce joli service ?
Le petit déjeuner a toujours été une affaire d’hôtellerie et jamais de restauration, presque comme si le chef ou maître d’hôtel en place n’étaient même pas au courant de ce qu’il se passe dans les maisons (c’est l’affaire des stagiaires !).
Cependant les prix des petits déjeuners, eux, n’arrêtent pas d’augmenter et souvent des cartes complémentaires sont maintenant données pour payer le supplément de l’œuf par exemple.
Au cœur d’un contexte économique compliqué pour l’hôtellerie, d’un côté la cannibalisation de leur marque par les distributeurs et d’un autre côté l’hégémonie de Airbnb, trouver des relais de différenciation concurrentielle ne passerait-il pas par la revalorisation du petit déjeuner dans les hôtels et plus particulièrement pour les hôtels sans restauration au cœur des grandes villes.
Grâce au succès que remportent les chefs dans les médias, les hôteliers ne devraient il pas faire appel au chef des restaurants pour mettre au point leur offre petit déjeuner et faire signer ainsi une carte renouvelée, contemporaine et sous le signe de préservation de la santé. A la fois, cela fabriquera un thème de communication pour les hôtels repris dans les médias, mais surtout les nomades comme moi retrouveront un peu de plaisir dès 6 h 30.
Pour mémoire, un petit déjeuner dans un hôtel sans restauration, c’est CNN en boucle sur un grand écran qui annonce des mauvaises nouvelles, un café filtre qui est depuis 1 heure sur un réchaud, des tranches de jambon qui à mon avis n’ont jamais été extraite d’un cochon, des œufs tout bizarre parfois dur ou sur des plaques chauffantes, un saumon (enfin je crois que c’est du saumon)…et les fameuses petites saucisse de veau dont je ne préfère pas imaginer la composition (tiens cela me fait penser que ma voisine a perdu son chat..)
Hôteliers et restaurateurs, et je dirais même, pâtissiers (ils pourraient signer des cartes aussi !), c’est un billet plein d’espoir qui je l’espère vous permettra de vous rencontrer et de trouver de nouvelles idées pleines de vitamines et d’équilibre alimentaire pour le plaisir matinal du client !