Un ressenti, c’est une perception qui parfois vous floute l’essentiel.
Depuis que je suis adolescent, on m’explique que le pays, l’Europe et le monde sont en crise.
Lorsque vous décidez de faire bouger les lignes, l’ensemble de l’opinion pense que comme nous sommes en crise, nous ne pouvons rien faire.
Mais en crise de quoi ? D’économie, de confiance en l’avenir ? Lorsque j’observe le modèle du sud de l’Europe qui se développe sur une économie à bas coûts et crée de la croissance, ou encore l’économie du nord de l’Europe qui se développe sur la haute performance et qui crée de la croissance alors que notre propre économie peine à s’équilibrer, je m’interroge sur les raisons qui nous engluent, nous figent.
Peut-être que sans le savoir, notre crise à nous, c’est : LE SUPERFLU.
LE SUPERFLU a d’abord créé environ 30 % de déchets en plus pour la planète. Ainsi, emballages, modes de consommation, gestion de nos approvisionnements, tout est engagé dans des process qui ne nous guident pas dans « le consommer mieux » mais le « consommer plus », ainsi inutilement.
LE SUPERFLU, vous l’avez par exemple dans un 3eme débat de la primaire, où en qualité d’observateurs, nous sentons que certains journalistes pensent que leur question est plus importante que la réponse attendue, alors que la quête perpétuelle de la punchline ne reflète pas l’attente des électeurs, avides de réponses concrètes.
LE SUPERFLU, c’est de penser qu’il faut tout digitaliser et que c’est l’unique avenir d’un monde sans cesse en développement. Le digital est un outil offrant des services complémentaires et grâce à la mobilité nous accédons en permanence à l’information. Le digital a donné une dimension communautaire à nos habitudes et a conduit à laisser penser que l’avis de tous, servait l’intérêt de chacun : il suffit de voir le nombre de fois où l’on vous demande votre avis après un achat, une réservation, une expérience pour éclairer le prochain.
LE SUPERFLU, c’est le processus administratif actuel ayant pris naissance au sein de petites réformes successives qui, mises bout à bout, ont construit un « millefeuille » devenu indigeste et rendant complexe notre approche de l’entrepreneuriat ou de l’investissement personnel dans le social.
Plus grave, ce phénomène laisse entendre à la jeune génération que c’est mieux ailleurs…
En analysant de plus près, le monde du privé a ses mêmes gloires de « millefeuille », par exemple, lors de la mise en œuvre de nouveaux process ou du système de décision.
LE SUPERFLU, c’est l’idée que l’avenir de notre économie serait de se transformer en une grande start-up ! Il me semble que c’est une vision peu appropriée pour atteindre une croissance maitrisée, mais cela fait « dans le coup ». Une start-up qui réussit se transforme un jour en PME à l’aide de la structure, puis en groupe pour gagner en conviction. C’est une des voies pour développer une culture forte de la quête d’excellence motivée par l’innovation permanente.
LE SUPERFLU, c’est de laisser glisser notre propre modèle : éducation, instruction, formation. L’éducation, rôle des parents, est confiée à l’école qui elle doit instruire. L’entreprise qui doit former pour favoriser la mobilité interne ou encore encourager la progression métier horizontale et transversale instruit. Ainsi, la formation est inexistante et ce manque de considération fige les salariés des entreprises dans une résistance au changement.
Alors, ensemble, je pressens qu’il est temps de sortir de notre phase d’inertie appelée « crise », peut-être en regardant autour de nous, tout ce qui SUPERFLU.
Ainsi « L’ESSENTIEL » remplacera ce qui nous semble « IMPORTANT » pour construire un avenir de joie, de partage, et d’audace, destiné à la prochaine génération et façonné par la nôtre.