Et si vous considériez votre commis comme un futur patron ?

Mettre le pied à l’étrier en France est une tâche peut-être plus difficile qu’ailleurs, les premiers de cordée se cherchent encore sur leurs méthodes de management, les enchaînements de cycle entre l’éducation, l’enseignement et la formation se confondent et provoquent des phases devenues complexes dans un monde où les apprenants souhaitent plus de sens.

Et si nous repensions le modèle ?

A titre personnel, j’ai eu la chance de passer d’un statut de stagiaire à entrepreneur, en juin 1996 un diplôme, en septembre la création d’entreprise. Je parle de chance car dans ce contexte je n’ai pas eu de cascade hiérarchique à affronter pour chercher à me révéler : alors tout m’a paru plus simple ! Et c’est en intervenant dans les entreprises sur les challenges de la communication interne que j’ai compris qu’il fallait trouver de nouveaux axes pour d’abord intéresser des arrivants aux métiers de salle, de cuisine, de réception mais aussi trouver des solutions pour les fidéliser au métier et aux marques des entreprises.

C’est en réfléchissant à cet enjeu, que j’ai compris que le commis dans votre entreprise, que ce nouvel entrant est votre héros.

Votre héros car il va plus vite que vous : il a le réflexe de s’interconnecter au monde entier avec son smartphone pendant que vous avez encore perdu votre vieux Gringoire et Saunier.

Votre héros car il pense « glo-cal » quand vous pensez local : Il a déjà intégré les enjeux de la proximité, la santé, le respect des produits : il est au glo-cal, alors que nous pensons que défendre uniquement le local dans un marché mondialisé est une solution, une sorte de village d’Astérix n’est pas un projet social ou de transmission, c’est un repli : comment repenser une chaîne de valeur, consommer mieux et pas plus par exemple, sont des enjeux qui l’animent.

Votre héros car il est riche d’enseignement : je vous invite par exemple à mettre en place au bout d’un mois dans votre entreprise, ce qui s’appelle un « entretien d’étonnement », vous posez une dizaine de questions ouvertes ou fermées sur ce qu’il / elle a ressenti et compris de votre entreprise et vous verrez qu’il vous permettra de réfléchir à vos process que vous pensiez immuables.

Votre héros car les arrivants cherchent un esprit d’équipe : Un projet professionnel qui a du sens (pas un emploi) et plus un organigramme d’équipe figé. Pensez-vous que vous allez intéresser un jeune de 20 ans avec un programme où il faudra attendre 40 ans pour avoir des responsabilités est une hérésie ! Ils conçoivent leur carrière comme une start-up, ils sont plus rapides, car ils sont plus agiles.

Votre héros car c’est eux l’avenir de votre présent : pour eux la responsabilité n’est pas obligatoirement de prendre les missions du management, et dans notre modèle de premier de cordée nous pensons que c’est cela leur kiff « de diriger ». Erreur ! souvent, ils préfèrent avoir de la reconnaissance en leur confiant des zones de responsabilité, un projet, un challenge. En réalité, ils vous demandent de plus déléguer et vous de juste piloter les projets afin de les rendre cohérents au sein d’un programme économique et social (une entreprise), Ils ne souhaitent plus que vous fassiez à leur place mais juste que vous leur montriez : pas pour qu’ils répètent mais pour qu’ils comprennent. Ils vous demandent des victoires pendant que vous leur donnez seulement, l’espoir de simples succès.

Avec votre commis, réfléchissez-vous à trouver des nouveaux codes pour que votre héros d’aujourd’hui devienne le patron de demain ?

 

 

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