Et toi, dis-moi ce que tu vas faire pour moi ?

Cette semaine, j’ai eu la chance de pouvoir intervenir devant l’association « ô services des talents de demain » sur le thème de comment casser les codes en utilisant les effets de levier du management par la considération.

Pour mieux situer, cette association est née en 2012 et regroupe des professionnels des métiers de salle qui ensemble souhaitent redonner du sens à la profession des maîtres d’hôtel en indiquant le chemin à suivre…

Une génération X au service d’une génération Y.

La génération X, née entre 1960 et 1980, dont je fais partie, a eu une éducation qui nous a conduits à être exigeants envers nous-même et exigeants envers les autres, tandis que la génération Y née entre 1980 et 2000, est ultra-connectée, souhaite plus d’indépendance, a le don de déployer une confiance forte en elle, et prend la vie comme si se tromper, c’était le premier pas vers la réussite. Ainsi ils osent pour aller vers le bien-être, tandis que nous , nous continuons à surévaluer avant de déployer avec méthodologie, une philosophie de vivre.

En écoutant autant de messages des uns vers les autres, j’ai donc compris que les aînés devaient montrer une certaine voie, et avaient la responsabilité d’une transmission au cœur d’une société devenue complexe, parfois même remplie d’incertitudes car elle change trop vite.

Depuis le début du siècle, nous avons traversé plusieurs séquences qui marquent notre façon d’être, et notre manière d’organiser nos relations, pour comprendre l’autre, il est nécessaire de flasher la construction de ces périodes :

  • 1900 : La tradition : elle est au cœur de la société avec une évidence du paternalisme
  • 1940 : La puissance : elle s’installe, elle renforce le traditionalisme allant même jusqu’au nationalisme.
  • 1960 : L’ordre : il prend forme avec une idée de l’état providence qui doit reconstruire pour stabiliser, la bureaucratie et la structure envahissante naissent.
  • 1980 : La réussite : elle est bâtie sur l’idée qu’il est interdit d’interdire, allant jusqu’à sublimer l’individu, l’idée du leader imposant des stratégies à l’autre, où le succès devient obligatoire et la mesure du monde devient la possession
  • 2000 : Le bien-être : il est le symbole d’une période qui dit stop aux sacrifices pour trouver le bonheur même incertain, l’avis de la masse a même plus d’impact que celui de l’expert, le travail n’est plus une finalité, c’est un moyen, nous sommes au cœur du collaboratif.

Ainsi, notre rapport au groupe, au temps, à l’émotion, et à l’autorité a évolué par périodes distinctes, fracturant nos séquences intergénérationnelles.

Alors je me suis dit en 2018: « mais si je suis l’aîné, ais-je obligatoirement une responsabilité ? » Et eux, les épris du bien-être que font=ils pour moi ? Et puis à 45 ans, n’ai-je plus le droit au bien-être ?

Après ma prise de parole, j’ai donc échangé lors du cocktail avec différents personnages de cette génération Y, hommes et femmes et, attentivement à leur contact, j’ai compris que :

  • Si j’apportais soutien j’obtiendrais appartenance
  • Si j’apportais courage, j’obtiendrais audace
  • Si j’apportais rigueur, j’obtiendrais progressisme
  • Si j’apportais authenticité, j’obtiendrais partage
  • Si j’apportais confiance, j’obtiendrais autonomie
  • Si j’apportais challenge, j’obtiendrais leur victoire

Ainsi, j’ai compris que la fracture intergénérationnelle est une sensation qui nous pollue, dès lors que nous bâtissons ce que nous pouvons faire l’un pour l’autre, nous sommes en capacité de forger un monde qui nous conduira ensemble à un engagement durable de liberté.

 

 

 

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