Pourquoi les clients jouent moins le jeu de l’élégance et du charme lorsqu’ils se rendent dans un restaurant gastronomique ?

Pour ma part, il y a une différence entre manger et dîner !

Manger est un acte nécessaire à notre survie, dîner est un plaisir qui se prépare puis se partage entre amis, ou en famille.

Ainsi s’habiller pour aller dîner, voire s’apprêter pour se rendre dans un restaurant de qualité, peut presque apporter une excitation car nous savons que nous allons vivre un moment de joie et de partage. Ainsi, par ce simple acte de précaution vestimentaire d’être « plus préparé », j’ai la sensation que nous marquons un certain respect pour le charme et l’ambiance de la soirée envers nos proches mais aussi envers les autres clients du restaurant.

Alors que les femmes gardent toujours ce brin d’élégance qui les caractérise et savent illuminer la soirée avec quelques touches « mode », je ne sais pas pourquoi de plus en plus d’hommes adoptent le style « plouc affirmé » pour aller dîner.

« Je suis désolé, Monsieur, nous ne pouvons vous accepter en short » « je suis vraiment navré, mais les tongues ne sont de rigueur au sein de notre maison », déclarent avec le plus de délicatesse les maîtres d’hôtel aux clients ploucs sans, bien entendu, vouloir froisser le client car parfois vexé, il s’empresse de saisir son smartphone pour se défouler sur des sites d’avis de consommateurs….

Dans mon exemple, vous voyez que nous sommes loin du port de cravate ou de veste obligatoire ! Ici, je décris des scènes que de plus en plus de maisons vivent en cherchant des solutions pour expliquer avec tact qu’une tenue correcte est juste exigée.

D’abord d’où peut venir ce phénomène ?

Le réchauffement de la planète ? Pourquoi pas, d’un autre côté la majorité des restaurants sont climatisés, alors cela ne tient pas debout, même si nous devons être tous très concernés par la planète…

L’idée d’une nouvelle gastronomie démocratisée ? Pourquoi pas. De nombreux chefs se veulent plus fun dans l’expérience : plus de nappe, des serveurs en basket, la musique est plus forte, davantage de tatouages…et tentent de se démarquer en touchant à l’ambiance de la soirée, presque comme si pour qu’une nouvelle génération de cuisiniers se démarque, il fallait en découdre avec les us et coutumes des anciens qu’ils prétendent formels et rigides. Alors peut-être que le client adopte une attitude plus décontractée au cœur de cette nouvelle ambiance de table, ainsi le « dress code » perd un peu de sens à cause de certains…

Alors que faire ?

Pour éviter de froisser, il est nécessaire d’informer : la clientèle américaine a pris l’habitude de demander au restaurant le dess code à adopter, cependant ce n’est pas un réflexe européen et asiatique. Le préciser sur les sites internet hôtels, dans les logiciels de réservation en ligne, lors de la confirmation reçue par SMS ou par mail me parait essentiel, en réalité l’expérience pour être préservée impose aux équipes de réservation de prendre plus de précautions. Chaque maison demande bien les contraintes alimentaires à chaque réservation, pourquoi ne pas aussi indiquer les recommandations d’ambiance du restaurant à ce moment-là ?

Et si le client n’a pas eu l’information, car c’est par exemple un des invités, et bien il faut être équipé, à l’instar du Restaurant Paul Bocuse où par exemple Vincent Leroux a une quinzaine de pantalons noirs dans toutes les tailles. L’idée : trouver coûte que coûte une solution à un client qui a fait peut-être des milliers de kilomètres pour venir, et lui expliquer que la maison a une solution à lui proposer. Aussi, une salle excentrée de la salle à manger principale peut être la solution, avec tact on peut imaginer un maître d’hôtel indiquer que c’est une salle privée spécialement pour eux : le client est flatté, les autres restent dans une ambiance cosy.

Les guides pourraient aussi jouer un rôle dans leurs sites officiels ou application, en créant un pictogramme qui indique les 2 ou 3 codes vestimentaires. Parfois préserver est l’affaire de tous.

Dans tous les cas, j’invite les 700 maisons gastronomiques à garder cette ligne de l’élégance à la française, peut-être même d’harmoniser au final une recommandation identique, il y a assez d’associations de tables ou de chaînes d’hôtels sur le segment du luxe pour proposer une harmonisation…

 

 

 

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