Je suis régulièrement interpellé sur les difficultés que rencontrent les professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour recruter de nouveaux collaborateurs.
La presse fait même écho de restaurants contraints de fermer faute d’équipe.
En questionnant les professeurs des écoles hôtelières, leur constat est simple : de moins en moins de candidats chaque année, et les derniers jeunes qui souhaitent s’engager dans ce métier s’orientent plus facilement vers les métiers de la cuisine que vers ceux de la salle ou de la réception, portés par l’enthousiasme du succès des émissions de télé-crochet sur le thème de la cuisine.
Ce secteur d’avenir déborde d’avantages : le plein emploi, la facilité de trouver un job n’importe où dans le monde, une progression rapide dans les responsabilités… et pourtant, de moins en moins de jeunes s’orientent vers cette profession.
Alors je me demande si l’origine de cette désertification, ne trouve pas également racine dans l’influence des parents…
Il est naturel lorsque l’on est parent, de nourrir une certaine anxiété quant à l’avenir de notre enfant : va-t-il finir ingénieur ? avocat ? médecin ?
Et s’il devenait cuisinier, maître d’hôtel, ou réceptionniste ? Parents, ne seriez-vous pas vous-même, influencés par des préjugés sur ces professions sans pour autant les connaître réellement ?
Combien de fois, j’ai entendu des jeunes me raconter qu’ils avaient envie d’aller directement vers des études en hôtellerie-restauration, mais que la réponse de leurs parents, certainement conditionnés par un ensemble d’idées ancrées dans la société depuis des lustres ne fut autre que : « passe ton bac avant ! »…
Alors c’est parfois 3 ans de perdus car les études générales ont occupé leur temps, et ils ont dû ensuite entamer une année de mise à niveau pour retrouver une formation en hôtellerie-restauration pour enfin obtenir leur BTS…
« Il veut faire un CAP ou BEP de cuisinier ? Il ne doit pas être bon à l’école alors…. » Cette idée reçue est peut-être celle qui m’exaspère le plus… et le meilleur moyen de vous en rendre compte, c’est de vous demander lorsque vous allez dans un restaurant, si vous avez à faire à des cancres ?
Alors que le chômage des jeunes n’a jamais été aussi haut, et que des centaines de professions n’ont plus de débouchés, sommes-nous, nous parents, prêts à guider nos enfants vers une des voies d’excellence qu’est l’hôtellerie et la restauration.
Pourquoi excellence ?
• Lorsque l’on pense à la France, on pense à sa gastronomie. Rejoindre la gastronomie française, c’est s’offrir le luxe de voyager dans le monde entier, et d’occuper des postes à l’étranger de haute responsabilité.
• Les salaires sont de niveau élevé, des pourboires viennent bonifier le quotidien, mais c’est surtout un secteur où la progression managériale va plus vite, et quand, dans de nombreux secteurs il est difficile de progresser, ici à l’inverse, on peut percer. Certains salaires de Maîtres d’hôtel vont même jusqu’à atteindre des rémunérations de chefs d’entreprise d’au moins une centaine de salariés.
• Il permet de rencontrer un grand nombre de clients venant d’horizons différents surtout sur les métiers qui sont en contact direct avec la clientèle, ainsi le partage ouvre l’esprit, apporte un quotidien enrichissant.
• C’est le plein emploi et pour longtemps, car notre pays restera encore longtemps l’un des premiers les plus traversés ou visités, la France, c’est « the place to be » en Europe.
• Parce que souvent les langues étrangères sont essentielles dans cette profession, leur maitrise permet de s’ouvrir aux autres, elle facilite la culture, permet d’échanger avec tous et plus facilement, et les professionnels de ce secteur voyagent avec plus d’aisance.
• Grâce à l’enseignement en hôtellerie-restauration, à une forme certaine d’empathie, d’écoute de l’autre, grâce aussi à la maitrise d’une organisation, de sa gestion et de sa finance, mais aussi à cette capacité unique d’être dans l’attitude autant que dans le service, et d’être à même de donner le meilleur de soi, dans l’exigence et la rigueur, il est extrêmement simple de changer de métier en cours de route. Grâce à une formation métier et terrain de grande qualité, la courbe du changement est grandement facilitée…
Je suis bien conscient que ce métier a aussi son lot de contraintes : travailler en coupure, travailler pendant que les autres s’amusent, la gestion de la pression, un mauvais respect des horaires… mais au final, comme tout autre métier qui fournit un service à la personne, la prise de conscience est réelle, et de nombreux progrès sont faits ou envisagés pour améliorer l’équilibre vie professionnelle / vie privée dans ce secteur. [à suivre sur tribuohayon dans les prochaines billets 😉 ]
Au cœur de l’orientation, nos chères têtes blondes attachent beaucoup d’importance à l’attitude et au soutien des parents et il est normal que nous soyons présents, cependant si nous sommes nous-même mal informés sur le potentiel de cette profession, nous pourrions les décourager sur de simples idées reçues.
L’écoute et l’échange sont essentiels. Encourager la motivation est primordial. La réassurance et l’influence positive assureront de votre part un avenir sécurisé pour votre progéniture.
Alors comment faire ? Et bien appelez directement les chefs, les maîtres d’hôtels, les chefs de reception, les concierges, les services RH des groupes, des chaînes hôtelières, utiliser les guides gastronomiques ou les sites d’avis de consommateurs pour identifier des maisons, bousculez-les par des questions pour que vous puissiez vous faire une opinion fondée de ce métier ! Profitez des portes ouvertes des écoles hôtelières pour rencontrer le corps professoral !
Ils vous diront que ce métier est exigeant, parfois contraignant, mais formidablement gratifiant, car lorsqu’il est bien fait, chaque jour ces professionnels reçoivent en direct les félicitations des clients. Aussi, il est rassurant de savoir que les dirigeants de ce secteur s’orientent aujourd’hui vers un management autour de la considération. Certains accompagnent même le jeune à travers un parcours d’excellence en lui proposant à la fin d’un cycle de le placer dans une autre maison pour qu’il continu sa progression.
Chers Parents, je tenais à vous dire… Aider son ou sa protégé(e) à se décider vers un projet professionnel, c’est lui tracer un chemin, je suis sûr que si vous aviez de meilleures informations sur ces métiers, vous seriez rassurés…
Alors, osez demander !
Corinne Ben Soussan
La cuisine d’Avenir, est une cuisine biologique, de saison et locavore avec une éthique de travail, quand la cuisine respectera la Terre et les Humains, ils seront plus nombreux, c’est à construire ensemble aujourd’hui pour demain ……, Le projet est en chemin en France et ailleurs