Demain, il sera déjà un autre monde.

Ce matin comme chaque samedi, j’ai commencé à relire l’actualité de la semaine pour trouver un sujet qui m’aurait plus attiré pour le décrypter : cela m’a rappelé que j’étais né en 1973 et que je ne m’étais encore jamais posé une la moindre question sur ma retraite, que je suis concerné par les mouvements sociaux car mes clients sont directement impactés, j’ai vu aussi qu’un restaurant parisien s’est transmis (bravo !), j’avais même prévu de faire un billet sur les impacts du Michelin / La Fourchette mais ils me confient que c’est au premier trimestre qu’ils expliqueront leur intention opérationnelle :

Ainsi, en prenant de la hauteur devant la feuille blanche, j’en ai conclu qu’au regard de l’actualité, la seule chose qui est devenue constante dans notre société et dans le monde de l’entreprise, c’est le changement.

Alors que les entreprises imposent une pression sur les objectifs, la qualité, la réactivité, la disponibilité, la performance… que le manager est dans une posture où il faut être cohérente entre ce que l’on prétend défendre et ce que l’on fait, je trouvais intéressant en ces temps, de nouveau mouvementés, de partager avec vous des pistes pour savoir comment en pleine tempête continuer à donner du sens ?

Lever les doutes des collaborateurs, c’est donner une vision claire de la réalité, et c’est compliqué ! Car nous combinons crise des ressources humaines, manque d’activité du fait des grèves, problèmes d’approvisionnement, et parfois les dirigeants pensent que protéger ses collaborateurs, c’est ne rien dire.

Au contraire soyez transparent, n’ayez aucun tabou, l’idée n’est pas d’être alarmant, mais de rappeler à vos équipes que dans un monde en perpétuel mouvement, cela demande de faire évoluer des modèles : vos équipes s’approprieront le changement et le supporteront d’autant mieux s’ils s’imprègnent du diagnostic.

Vos deux seuls ennemis : « Nous avons toujours fait comme cela ! » et le « nous ne pouvons pas faire autrement »

Ne rien faire au cœur de ce monde en mouvance c’est s’exposer à une conséquence de la défiance : une période de mouise pouvant se transformer en crise : à quoi cela sert que je m’investisse pour la boite ?

Donner du sens n’est plus seulement dans la prise de parole annuelle, il est maintenant dans l’action quotidienne, il frôle même l’exemplarité : montrer et démontrer en permanence les marges de manœuvre et expliquer l’autonomie que vous pouvez donner à chacun.

Il est important d’intégrer que le comportement de chaque manager, aide à comprendre à chacun le sens que nous donnons au travail. En un mot : gagner en crédibilité en montrant l’exemple et en communiquant en permanence sur les choix que vous prenez.

Alors comment faire ?

1 – Prendre du recul et trouver de l’oxygène

  • Vous devez plus échanger avec vos conseils et un conseil, ce n’est pas uniquement le comptable qui lui analyse que le passé, c’est un confrère, un autre banquier, y compris les personnes de l’État, prendre du temps pour repenser le modèle qui vous paraissez évident. Par exemple, vous vivez une crise de trésorerie, des solutions existent comme le CCSF ou des décisions de comité de banque de geler des échéances des emprunts, soyez transparent avec vos fournisseurs et négocier des plans.

2 – S’engager depuis la meilleure information

  • Ne cachez rien de la réalité, dites les choses telles qu’elles sont, et surtout ne changez pas d’avis toutes les minutes, pour ce faire sur-vérifiez vos informations en amont pour ne pas envoyer les collaborateurs sur de fausses pistes pouvant se transformer en rumeur.

3 – Considérer puis valoriser

  • C’est accompagner vos collaborateurs en fonction de leurs difficultés à se situer, et non en fonction de l’importance supposée de la mission. Je sais que cela est une tâche immense car à la fois on se dit : « mais moi personne me fait cette introspection ? » alors que le manager doit plus donner et parfois moins recevoir, surtout avec une génération plus demandeuse de sens. Au cœur d’un processus, un management de considération (certains appellent cela un mangement de bienveillance) est à développer.

4 – Partager ses compétences et transmettre

  • Il faut plus chercher à comprendre ce qui se passe dans la tête de votre collaborateur sans porter de jugement avant de prendre des décisions ou avant de changer son mode d’accompagnement. La relation de confiance et l’autonomie sont deux éléments clefs du sens au travail. Détecter les signaux faibles et renforcer par le savoir et une certaine idée de la quête d’excellence.

5 – Contribuer à la dimension de responsabilité sociétale et environnementale

  • Être attentif, écouter, trouver des actions fortes qui permettent l’épanouissement, sortir de sa zone de confort en prenant de la hauteur : comprendre que nous avons un impact sur notre environnement et sur le bonheur des autres.

Alors oui, je ne suis pas aveugle : c’est encore la chienlit, mais au lieu d’en poser encore des constats et d’être encore alarmiste, je me dis qu’avec ces quelques mots, nous pourrions être rassurés de savoir que demain, il sera bien un autre monde, mais il existe aussi des solutions pour anticiper ce monde que nous construisons.

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