Mon « laboratoire » peut paraitre restreint car c’est de l’observation des publics du tourisme de l’hôtellerie et de la restauration que je tire ces premiers constats mais, par extension, nous voyons que notre société passe d’une situation à une autre, voire d’un état à un autre.
Prenons le thème de l’économie : les entreprises n’ont jamais autant créé d’innovations en moins de 10 ans et nous nous contentons d’une sorte de croissance qui pourrait atteindre 0.30 à 1 % comme une grande victoire. J’écoute attentivement les spécialistes mais peu de personnes alertent simplement les entrepreneurs que nous sommes en train de « transiter » vers une économie d’usage et que chaque professionnel qui s’adresse un marché BtoC mais aussi maintenant BtoB doit imaginer son catalogue de vente de prestations, de services, ou de matériel sous forme de prix de location et plus de prix d’acquisition.
Franchement, sommes-nous capable de déterminer à ce jour réellement le prix d’une photocopieuse ou de la réalité de la valeur d’un téléphone portable ? Non, car ce type d’économie est déjà d’usage. Et à ce jour, les métiers de la finance n’accompagnent plus les entreprises dans leur financement, c’est donc aux entrepreneurs, pour résister aux 2 années à venir, de se doter en plus de leur savoir-faire et de leur catalogue, d’outils de finance en interne pour accompagner l’investissement de leur propre client.
Prenons le thème de la distribution du secteur du tourisme : Les acteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, en 10 ans, ont subi des révolutions commerciales et numériques qui au final les ont éloignés du consommateur final.
Cette situation les a conduits à une dépendance économique et a réduit considérablement les marges de leurs établissements. Leur volonté est de renouer un dialogue direct avec le consommateur afin de rééquilibrer leurs canaux de distribution et réaliser de meilleures réservations en complément des intermédiaires.
Pour la première fois ce secteur pense local, territoire de marque, marketing relationnel, mouvement collaboratif car à ses dépends, cette industrie a compris que la facilité de trouver un consommateur par le biais de la marque d’un autre n’a jamais permis de forger une identité.
Prenons le thème plus généraliste de cette nouvelle « pensée de société » dite d’autonomie : une sorte de droit de se gouverner par ses propres lois. Comme par exemple des milices qui allaient « sécuriser » les métros. C’est pour moi l’exemple type de la mauvaise utilisation du mot transition. Des individus ont voulu s’accaparer simplement des territoires pour répondre à leur propre idéologie intellectuelle.
En revanche, la possibilité pour un peuple de se nourrir par ses propres moyens, sans être tributaire par exemple de la semence unique de quelques multinationales, c’est une réflexion forte autour du véritable droit de l’individu et d’une marque de transition forte pour nos contemporains.
La transition, c’est sûrement passer d’un écosystème à un autre.
Mais on oublie souvent qu’Ecosystème veut dire une unité écologique formée par des organismes vivants et qu’inévitablement nous développons en chacun de nous une résilience : nous encaissons des chocs, nous résistons nous reconstruisons.
Lors du TEDex Paris, Laurent Alexandre et Alain Damasio ont donné deux visions du futur, extrait du site officiel :
L’école devra-t-elle devenir eugéniste ? Est-elle condamnée à intégrer le développement des neurosciences pour s’adapter à la guerre des cerveaux qui se prépare et réduire les inégalités croissantes de QI à venir ? Ou bien allons-nous faire le choix de privilégier le développement de notre puissance intrinsèque en faisant un usage plus modéré des technologies qui déjà nous entourent ? L’avenir sera-t-il transhumain ou très humain ?
Ok, là c’est du lourd, 😉 j’ai d’abord eu la chance d’être à la manifestation et j’ai déjà regardé au moins déjà 10 fois en replay leurs interventions. Ils ont la qualité de nous éclairer, pas obligatoirement de vouloir nous convaincre. :
Cette transition dans tous les cas, j’espère, sera sous forme de réseau et pas de communauté, sous forme de sobriété, heureuse, énergétique, tournée autour de l’être, sous le signe d’une action qui participe à une œuvre commune ; la coopération sera un signe fort de la transition. Il est possible que sans le savoir nous soyons en train de construire un « village mondial ».