La grande démission, le grand désengagement et… le grand regret

Les difficultés de recrutement qui perdurent dans l’hôtellerie et la restauration continuent d’occuper le débat public alors que des modèles de formation bien structurés existent aussi bien en école qu’en reconversion.

Après la période de covid, beaucoup d’équipes ont été essorées, d’autres se sont révélées dans l’adversité quand une autre partie a abandonné : le phénomène de la grande démission.

Depuis le mois d’avril en échangeant avec les professionnels, j’ai eu cette sensation de grand désengagement : des postes pourvus mais des équipes pas tous les jours au travail, soit pour des raisons sanitaires car le virus sévit toujours, soit par simple manque d’assiduité ; des pauses prises sans parfois même informer les directions, des absences qui se transforment en jours de congés sans solde et des personnes qui reviennent travailler sans trop d’explications et conséquence incroyable, des entreprises obligées de les reprendre, car il n’y a pas d’autres solutions.

C’est pourtant une saison avec le vent dans le dos pour les restaurateurs, où les clients sont au rendez-vous et malgré une consommation moins forte au déjeuner du fait des grosses chaleurs, un ticket moyen en hausse.

Dans ce contexte de croissance, les managers ont pris chaque jour le chemin de leur entreprise en gérant le quotidien sans vision du lendemain, avec cette première question matinale : qui manque à l’appel ce matin ?

Cependant, j’ai des signaux faibles que je qualifierais de grand regret. Des échanges, ici et là avec des équipages qui me permettent de pressentir que de nouvelles voies sont possibles pour concevoir de nouvelles sociétés.

Le grand regret étant que parfois changer d’entreprise n’était pas la solution et finalement, ils ne sont pas très bien là où ils sont. Une volonté de dire, nous pourrions aussi participer à faire changer les choses, comme si mon corps est au travail mais mon cœur n’y est pas, mais cela ne peut plus durer et comment je peux m’inscrire dans un nouveau projet ?

Ces signaux faibles sont peut-être à saisir mais comment ? En réfléchissant à ce qui est structurant pour une entreprise.

  • Il faut passer d’un modèle de management de contrôle à un modèle de management de confiance.
  • L’augmentation de salaire est une des solutions mais pas la solution car elle pourrait geler la politique de recrutement, l’enjeux est de réfléchir à des modèles de participation ou d’intéressement.
  • Les solutions de pourboires fleurissent (voir mon billet du 23 juillet)
  • Des séances de coaching pour les managers se multiplient en lieu et place des formations et c’est tant mieux, car l’un de leurs enjeux est de donner envie chaque jour à leurs collaborateurs de revenir le lendemain et les managers ont aussi besoin de retrouver de l’énergie par du coaching.
  • Les équipes de demain attendent que leur entreprise soit engagée, citoyenne, éthique et ces thèmes doivent être saisies par les directions et les financiers.

Nous devons tirer les enseignements de cette saison qui n’est pas encore tout à fait terminée, penser que les saisonniers vont quitter les maisons et qu’il faudra accompagner les permanents pour qu’ils trouvent le meilleur équilibre et avoir la prudence de ne pas tout changer mais d’observer ce qui a été bien fait pour le répercuter sur les points à améliorer.

Bonne rentrée à toutes et tous.

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